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A + énergies

Contexte de l'analyse sémiotique


Dans ce cas, il s’agissait de décliner un logo pour illustrer un site web : le sémioticien vérifie alors que le « contenu » de sens du logo et de la marque a été respecté.
 

Analyse sémiotique de l’illustration de « A+ énergies »


Au départ, nous disposions du logo de A+énergies et d’une demande de la part du client : traduire ce logo en une illustration destinée à son site web.

Nous devons donc comprendre comment se construit la signification du logo existant, identifier son « contenu » afin de nous assurer que notre déclinaison respectera celui-ci.
 
Le logo existant est formé d’un texte en deux parties : 
 
- La première partie : « A+ », texte en capitale, est en réserve blanche sur un aplat « carré » vert. Les angles de ce carré sont plus pointus (angle légèrement inférieur à 90°) sur la première diagonale, et arrondis sur le seconde.
 
- La seconde partie : « énergies » est en bas-de-casse bleu-nuit sur fond blanc. Plusieurs oppositions sous-tendent ainsi ce logo, toutes superposables à l’opposition gauche vs droite : 

- Capitales vs base-de-casse,

- Vert vs bleu

- Caractères en réserve blanche vs caractères en couleur sur fond blanc,

- Angulaires (le A capitale et le « + ») vs arrondis 

- Singularité (une seule lettre à gauche, alors qu’on aurait aussi pu l’écrire « A plus ») vs pluralité (huit lettres à droite formant un mot au pluriel)
 
- Expansion vs statique : le mouvement induit par l’asymétrie des angles du carré, ainsi que le signe « + », suggèrent une expansion selon la première diagonale, alors qu’aucun artifice ne suggère de mouvement dans la manière dont le mot « énergies » est écrit.
 
Ce système « semi-symbolique », où le passage de droite à gauche est corrélé à des oppositions de sens, suggère que cette marque concilie des opposés : déployer et contenir, être technique et être compréhensible, être unique et exercer plusieurs métiers… Tel est le contenu que nous allons tenter de préserver dans le déploiement d’une charte graphique qui identifie les différents métiers de l’entreprise. 
 
 
Cette analyse permet maintenant de vérifier si le travail de notre graphiste a respecté le contenu. Le « contenant », quant à lui, n’exige pas d’être respecté pour lui-même, sauf pour des raisons de cohérence esthétique.
 
Ainsi, les couleurs verte et bleue, qui ne produisent de la signification que par contraste réciproque, ne requièrent pas nécessairement d’être respectées : notre graphiste a choisi un bleu très différent de celui du logo, adapté au thème de planète bleue et de bleu-ciel qu’il avait choisi. 
 
La baseline du client exprime ainsi l’expansion et la maîtrise : des « forces de la nature apprivoisées ».
 
Le contraste gauche-droite a été traduit en contraste haut vs bas ou centre vs périphérie dans le système planétaire utilisé comme thème, ce qui est physiquement équivalent : le rapport haut/bas, d’un point de vue géocentrique, est exactement la même chose que le rapport « périphérie/centre ». Superposables à cette opposition, comme à gauche/droite dans le logo, nous trouvons : 
 
- Vert vs bleu : le vert en bas de l’illustration, qui ondule d’une manière qui rappelle le carré du logo : arrondi à gauche, ascendant donc expansif à droite, et contrastant avec le bleu-ciel du haut.
 
- Unique vs multiple : une seule planète au centre, de nombreux satellites en périphérie, illustrant ainsi la capacité de l’unique (« A+ », comme écrit sur la planète) à maîtriser le multiple (les métiers, les produits associés aux nombreux satellites). De ce point de vue, il était judicieux de n’écrire que « A+ » sur la planète Terre, et non pas « A+ énergies » en entier : les énergies, ce sont les satellites.
 
- Expansion vs maîtrise : on sait depuis Newton que les satellites sont en équilibre entre deux forces, la gravité qui les pousserait à chuter et la force centrifuge qui tend à les éloigner. Les orbites sont en cela une illustration pertinente des « forces de la nature apprivoisées », tout comme de l’opposition expansion vs maîtrise évoquée plus haut.
 
On remarque également que le mot « énergies » est à peine visible, sur le fond du ciel, à droite de la terre. « Les énergies » sont en-effet déjà signifiées par les satellites et la sur-signification n’est pas nécessaire sur cette illustration, qui n’est pas conçue pour remplacer le logo mais pour en mettre en scène les valeurs selon une thématique. Un bémol toutefois : le sol vert opposé au ciel bleu, et d’autre part la planète bleue opposée aux satellites verts, forment un « chiasme », c'est-à-dire le contraire d’un parallélisme : un « croisement », figure rhétorique dont le nom provient de la lettre 
grecque « Chi » en forme de croix. En effet, l’opposition haut vs bas est dans un cas corrélée à bleu vs vert (pour l’encadrement), et dans l’autre à vert vs bleu (pour le système planétaire).
 
On peut donc suggérer que la signification est suffisamment affirmée et construite avec le système planétaire, et ne requiert pas nécessairement d’y ajouter cet encadrement. Néanmoins, celui-ci est une demande spécifique du client, qui sera naturellement respectée.

 

Tags : Sémiotique